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18 février 2008

Luca Signorelli - IV L'Enfer - Les Gais dossiers du Dr. Bitor.

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Luca Signorelli - Quand la renaissance italienne montrait tout...

Entre 1481 et 1482, Luca Signorelli oeuvra à Rome pour le décor de la chapelle Sixtine. C'est une commande prestigieuse, mais son chef d'oeuvre absolu, celui qui assura sa célébrité définitive est le cycle de six fresques réalisé entre 1499 et 1504 pour la chapelle San Brizio ( La Cappella Nuova) du Duomo d'Orvieto. Son Jugement Dernier aurait inspiré celui de Michel Ange pour la chapelle Sixtine et il est vrai que lorsque l'on voit la débauche de corps nus que peint Signorelli, on a davantage l'explication des fameux ignudis qui ont tant choqué lorsque la fresque de Michel Ange fut dévoilée devant le pape.

Le cycle commence avec le Prêche de l'Antéchrist (vers 1501), puis continue avec le Jugement dernier et la Résurection de la chair (1499 - 1502).

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Le Jugement Dernier (1) est une orgie dans la partie basse où se mélangent les hommes, les femmes et les démons. Souvent d'une manière drôle autant qu'effrayante...

(1) B_Luca_Signorelli_001

Et pourtant certains détails sont troublants : car les damnés impudiques montrent tout (2). Et l'on remarque que s'ils sont dépourvus de système pileux, leurs attribus exposés peuvent expliquer la hargne des diables velus qui les étranglent...

(2) 440new

Les dessins de Signorelli témoigne d'une chose dont on se serait douté : les femmes ne sont pas les figures qui facinent le plus l'artiste. Ce sont les mâles qu'il aime à représenter et souvent sans ambiguité. Dans ce dessin (3), les démons sont d'abord des hommes et montrent des parties viriles pendantes. Le prisonnier aux mains liées dans le dos par son tortionnaire semble bien dans la situation de subir les derniers outrages... L'enfer ou le paradis ?

(3) B

La fresque des âmes du paradis (4) montre elle aussi des corps nus. Si le centre de la composition est occupé par une femme (au ventre un peu trop flasque), on remarque des derrières d'hommes, ronds et musclés. Certaines postures, comme celle d'un athlète agenouillé  les font rouler d'une façon à la fois réaliste et sensuelle. Il est amusant de penser que les âmes du paradis ont un fessier parfaitement galbé. Et aussi qu'elles les montrent sans vergogne au public de ce lieu saint... O tempora...

(4) CA4hlten

Si l'ensemble est éblouissant de virtuosité, la Résurrection de la Chair (5) trompettée par deux anges clairement masculins avec leurs muscles saillants est certes plus paisible, mais aussi d'une extraordinaire liberté...

(4) A_800px_Luca_Signorelli

On y découvre quelques squelettes, mais peu de femmes surgissant des tombeaux. En revanche beaucoup d'hommes se dressent sans pudeur... Parfois collés les uns aux autres, par groupe de trois, comme des grâces viriles (5). Ils se tiennent dans des postures qui mettent en valeur leurs muscles, leurs ventres parfaitement travaillés et surtout leurs fessiers à nouveau. Si les virilités sont alors pudiquement voilées par des drapés mais ausso par d'habiles artifices de composition (6), on remarque que dans certains cas, Signorelli a poussé le réalisme jusqu'à indiquer leur anus quand ils sortent de leurs tombes ! 

(5) 439_new

AA  AB

  (6) zresurrectioncu

En résumé ? Lucas Signorelli fait partie de cette génération fascinante de la première renaissance italienne qui découvrait l'homme... Le corps de l'homme... Par la science désormais maitrisée de l'anatomie, par la philosophié héritée de l'antique, mais aussi par goût des amours masculines...

Ce n'est peut-être pas le cas pour Signorelli. Et pourtant, comme un bambin qui n'en finit pas de s'extasier de ses trouvailles, Luca Signorelli semble n'en avoir jamais assez de dénuder ses modèles, de compliquer les postures, de faire danser ses athlètes... Qu'ils sortent de leurs tombeaux, soient damnés, torturés ou sauvés, ses mâles sont clairement des mâles. Et on le sait puisqu'ils ont tous en commun une seule chose : nus... Nus et beaux...  Comme à l'heure du Jugement Dernier ? Et pourtant le sujet n'est presque dès lors qu'un simple alibi...

FIN


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Commentaires
M
Tu devrais peut-être mettre un glossaire, parce que le terme "ignudis", je ne connais pas... Et l'anecdote du pape choqué par les fresques de Michelange, tu pourrais en faire un petit billet...<br /> Ch.
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