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GOTIKUS - HardGayWorld
2 janvier 2008

Le Petit Louvre SM de Mr. Sadikos - 4 - La Flagellation (suite suite)

Je continue ma petite quête à travers la représentation de la Flagellation et j'aborde maintenant le plein XVIIe siècle. Après le clair-obscur du caravagisme et son réalisme, il est intéressant de voir ce que va nous trouver le mouvement baroque et ses effets spectaculaires... Le Bolognais Guido Reni (1775-1642) est plutôt sobre en fait (1). Son Christ lumineux a des abdos parfaitement dessinés et un corps magnifique. Ses trois tortionnaires ne sont pas mal non plus, avec des muscles dorés. Le Flamand Rubens (1577- 1640) est plus dynamique, plus mouvementé et plus charnel aussi, comme à son habitude (2). Il nous apporte le détail très sensuel d’un pied nu posé dans le creux de la jambe. L’Espagnol Alonso Cano (1601-1667) est plus sombre, beaucoup plus austère (3). On remarque pourtant qu'il s’amuse à voiler tout juste la virilité du Christ d'un drapé léger qui ne demande qu’à choir à ses pieds…

(1) Guido_Reni_Flagellation_of_  (2) paul_rosaire_rubens_flagellation2  (3) Alonso_Cano

Le Guerchin (1591-1666) est l’illustration du mélange des trois influences précédentes : beaucoup plus classique dans la composition et le rendu de la lumière, il mêle le réalisme un peu canaille du Caravage dans ses bourreaux a un sentimentalisme plus baroque… Son Jésus est terriblement séduisant : ce n’est ni un fort des halles comme chez Rubens, un athlète antique de la Renaissance ou un maigre souffreteux du Moyen Age, mais tout simplement un beau jeune homme a l’air alangui et offert (4). Par la suite, ce sera un peu la norme de représenter Jésus comme un petit berger innocent - qui convient d'ailleurs parfaitement au thème de l'agneau sacrifié. Carlo Maratti à la génération suivante a réalisé ce grand tableau pour une chapelle privée de Rome (5). Plus de grand spectacle cette fois, mais une simple rencontre où il semble que c'est le viril bourreau le plus gêné des deux. Regardez-moi ces deux tourtereaux... Jésus se tortille en tendant le ventre en avant et le cache sexe (qui lui fait comme un jock strap et ne dissimule pas ses fesses) a manifestement été rajouté après le reste, suggérant d'ailleurs par sa forme des attributs virils.   

(4) untitled_le_guerchin  (5) maratti_SC10002_fpx_obj_iip_1

(5) Carlo Maratti, La Flagellation, Huile sur toile, 143,5 x 122,2 cm. (musée des Beaux Arts de Boston) 

Par la suite et après un temps de latence au XVIIIe, le XIXe sicèle reprendra la thème. Jean Léon Palliere (1823-1887) nous flanque un plug égyptien à l’arrière plan (6). Le corps du Christ est musclé, râblé et bien luisant. Mais c’est un peu froid pourtant : c’est néo classique. Hippolyte Lazerges (1817-1887) est beaucoup plus romantique : son Jésus est tout seul dans sa prison et ressemble à un prisonnier médiéval avec ses longs cheveux et ses bras attachés à un gros anneau (7).

(6) Palliere___Flagellation  (7) untitled__lazergues

Le pompon revient à l’ami William Adolphe Bouguerreau (1825-1905), l’un des maîtres de l’art pompier. Les pompiers ? On est en plein dans l’univers gay. Dans sa Flagellation de Notre Seigneur Jésus Christ (1880), le beau bougre n’y va pas de main morte (8). On lui reprochera beaucoup son Jésus évanoui comme une jeune fille (mais dont les orteils semblent se tortiller de plaisir. Les bourreaux sont très sexes. Sans parler des cordes à nœuds (forcément), j’aime bien le jeune mec accroupi à droite : il  tient quoi au niveau de son bas ventre ? Des verges forcément… Le dessin préparatoire de ce personnage montrait d’ailleurs un autre jeune homme à l’origine, mais tout aussi charmant… (9).

(8) 419px_William_Adolphe_Bouguereau__281825_1905_29___The_Flagellation_of_Our_Lord_Jesus_Christ__281880_29  (9) Bougureau_dessin

En conclusion je trouve que l'iconographie de la Flagellation a ceci de fascinante qu'elle permet d'abord la représentation du corps masculin dans toute sa gloire et à toutes les époques. Qu'il s'agisse du Christ ou de ses bourreaux, elle nous donne à voir des beaux mâles immobiles ou dans l'effort, dans des postures savantes et bandantes. Comparé aux scènes de boucherie du film gore de Mel Gibson, The Passion of The Christ, on remarque la force de l'allusion par rapport au "tout montré" cinématographique (10-11).

   (10) wpe9D1  (11) wpe9F2

Car indépendamment du contenu religieux, le thème a offert à travers les époques l'opportunité de représenter des scènes érotiques plus ou moins ambigüe... Pour certains artistes, La Flagellation et son contenu SM est manifestement un sujet crypto-gay... En tout cas, c'est mon opinion. Et je la partage.

Sadikos_obs_d_


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