Le Petit Louvre SM de Mr. Sadikos - 3 - La Flagellation (suite) - GOTIKUS

1 janvier 2008

Le Petit Louvre SM de Mr. Sadikos - 3 - La Flagellation (suite)

Pour fêter la nouvelle année, j’ai passé pas mal de temps sur Internet pour continuer mes petites recherches sur la représentation de la Flagellation

Et je dois dire que les artistes de la renaissance italienne ne m’ont pas déçus… Le Sodoma pour commencer, dont le nom d'artiste exprime assez les préférences sexuelles...

Quand ce n’est pas le Christ qui est balancé comme un athlète antique et dont la virilité à peine voilée indique assez qu'il est un garçon, ce sont ses bourreaux qui sont tout nus et montrent leurs fesses ! Il est d'ailleurs surprenant de voir à quel point les bourreaux montrent souvent leurs fessiers... De jolies pommes, parfois...

Dans la sculpture, c’est la même chose… Je revois les petits bas reliefs en ivoire du Louvre, bien sages…

Louvre, Richelieu, 1^er étage, département des objets d’art, salle 4, vitrine 1. Paris, premier quart du XIVe siècle, Annonciation, Nativité ; Flagellation, Crucifixion. Diptyque en ivoire.

Louvre, Richelieu, 1^er étage, département des objets d’art, salle 3, vitrine 20. Paris, dernier tiers du XIVe siècle, (de haut en bas) Flagellation, Crucifixion, Mise au tombeau, Descente aux limbes. Feuillet gauche d’un diptyque en ivoire.

Quand on les compare aux productions italiennes de la fin du XVIe siècle, on constate que le petit Jésus souffreteux du Moyen Age a sacrément gagné en vigueur. Et aussi que ses bourreaux sont de plus en plus canons !

Après le maniérisme de la fin de la Renaissance, la contre Réforme aurait pu mettre un terme à ces scènes un peu sugestives d'un Christ-éphèbe en proie aux assauts sadiques de méchants forts des halles. Mais c'est l'inverse qui se produit. Notre ami le Carravage - dont on connaît les penchants marqués pour les beaux jeunes voyous - se défoule en clair obscur façon Jean Genet. Pas blanc-bleu, c'est clair. Au moins trois versions de la Flagellation dans son oeuvre. Son Christ attaché à sa colonne a un corps musclé, mais réaliste. Et sa manière de se tordre n'est plus une convention.

Les Carrache, les autres grands maître italiens du début du XVIIe ne sont pas plus réservés. Je ne veux pas me la raconter, mais sa représentation de la flagellation par Ludovico est une vraie scène SM avec un master en armure. Si le corps du Christ est moins idéalisé, les bourreaux sont des brutes aux muscles savoureux...